samedi 5 juillet 2008

Valse avec Bachir - Fête du cinéma


Quoi, par qui, avec qui?
Valse avec Bachir
, c'est non seulement un film sélectionné au festival de Cannes, catégorie "je compépéte pour la Palme d'or", s'il vous plaît, mais c'est aussi le premier long métrage documentaire d'animation de l'histoire.
C'est aussi un film au réalisateur loufoque, Ari Folman, israélien de 46 printemps, qui décide dans les année 80' de faire un tour du monde en solitaire, pour s'apercevoir deux pays et deux semaines plus tard qu'il n'est pas fait pour ça.
Une personne "ordinaire" (pas de débat philosophique aujourd'hui, genre "mais qu'est ce que la normalité, l'ordinaire?"non-non-non) serait retournée chez elle, bon, un peu la queue entre les jambes, un peu penaud, un peu "ouais, c'est vrai les gars, j'ai voulu faire mon aventurier, mon Vasco de Gama des temps modernes, et là, beh, je rentre déjà quoi, ça craint".
Que neni. Ari Folman, c'est plutôt le genre de gars à se poser en Asie, dans une pension, et continuer d'écrire à ses amis pour leur raconter un tour du monde qu'il ne fait pas, imaginaire, en somme.
Le casting réunit seulement des voix, puisque c'est un film d'animation, mais avec la particularité que le personnage principal est Ari Folman lui-même, se mettant en scène dans son propre rôle de témoin des massacres des camps de palestiniens de Sabra et Chatila. En effet, ayant fait son service militaire dans les années 80, il a été envoyé au Liban, et assiste au massacre de ces camps par des milices Phalangistes chrétiennes. Donc, c'est lui jeune qui vous voyez sur l'affiche, lui maintenant croqué à droite, et lui en réalité en dessous.



De quoi qu'ça cause?
C'est le moment de vous remémorer des bribes du programme de Terminale en histoire. Vous vous souvenez du conflit israélo-palestinien, la guerre des six jours, la guerre du Kippour, la guerre du Liban?
Sabra et Chatila, ça vous parle?
L'histoire est simple: il s'agit d'un homme (Ari Folman, donc), qui, un soir, discute avec un vieil ami, qui lui raconte un cauchemar qu'il fait de manière récurrente. Après réflexion, les deux voient dans ce rêve un lien avec leur expérience en tant que soldats de Tsahal (l'armée israélienne), pendant la première guerre du Liban. Ari se rend alors compte que, lui, ne se souvient de rien, et décide de partir à la recherche de ses souvenirs, à la rencontre des ses anciens camarades éparpillés dans le monde entier, pour se remémorer ce qu'il a vécu.
Et, en fait, tout le film tourne autour du massacre de ces camps.

Pourquoi c'est bien (ou pas) ? 14.5/20
D'abord, c'est bien, parce que c'est une histoire vraie, ça se sent, et ça a comme un goût d'urgence. Le réalisateur, réel témoin de ces massacres, a réellement oublié ce qu'il a vu là-bas, et ce film traduit cette incapacité à se rappeler, et c'est d'ailleurs une de ses vocation.
C'est bien aussi car ça permet de voir les évènement du point de vue d'un militaire, témoin rendu impuissant devant ces massacres. Les autorités israéliennes sont au courant de ce qu'il est en train de se passer, ne font rien, et on sent l'impuissance de ce jeune soldat, que les enjeux dépassent, qui ne comprend pas tout. Cela aide une fois de plus à comprendre que tout n'est pas noir et blanc, il n'y a pas que les méchants d'un côté et les gentils de l'autre.
C'est bien parce que le fait que ce soit un film d'animation dédramatise, et permet de montrer des choses un peu délicates, ou taboues. Du coup, il aborde ce sujet qui reste quand même pas évident pour un israélien, il s'agit quand même du massacre d'un camp de palestiniens. En plus, c'est très esthétique, les dessins sont vraiment beaux, il y a des très belles images pendant le film.
C'est un film dur, mais qui évite brillamment les stéréotypes manichéens, qui émeut, et qui aide à comprendre un peu plus un évènement tragique, et pas vraiment reluisant de l'histoire humaine.

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